Une maison passive est un habitat écologique ou écoresponsable. Une telle construction se distingue d’une maison standard par sa très haute performance énergétique. Elle est notamment construite de manière à réduire au minimum sa consommation d’énergie. Concrètement, une maison passive demeure confortable été comme hiver sans utiliser de climatiseur ni de chauffage ou du moins avec une utilisation minimale. Elle se sert du rayonnement solaire pour se réchauffer en hiver afin de minimiser ses besoins en chauffage. Son isolation thermique est renforcée et lui permet de bien se rafraîchir en été. Grâce à son aspect écologique, ce type de construction bioclimatique devient de plus en plus populaire.
Les normes imposées par la RT 2012 régissent la construction d’une maison classique. Mais pour bâtir un habitat passif, les réglementations en France restent encore floues, voire inexistantes. Quels sont, alors, les réels critères pour une construction passive?? On peut se référer à ceux définis par l’institut allemand Passivhaus Institut. Chargé de déterminer les critères pour certifier les habitats passifs, ce dernier indique toutes les règles à suivre pour ce type de maison. On résume ici en 3 points ses recommandations.
Une consommation d’énergie réduite au minimum et des sources d’énergie propres
La conception d’une maison écologique ou passive doit pouvoir réduire de manière drastique sa consommation d’énergie. Celle-ci ne doit pas dépasser la barre de 15 kWh/m²/an en matière de chauffage et de 120 kWh/m²/an pour le besoin total en énergie. Cela équivaut à 90 % de moins que les besoins d’une maison classique. Pour arriver à cet objectif, la structure et l’orientation de la maison doivent être pensées pour maximiser les apports solaires et autres sources de chaleur (exemple : puits de lumière sur des zones stratégiques) pendant l’hiver. Ces énergies serviront à réchauffer les planchers, les objets et les murs. Ainsi, ses besoins en chauffage sont amoindris.
En outre, il est primordial que la maison utilise des sources d’énergie propre ou d’origine renouvelables. On privilégiera donc les panneaux solaires, les systèmes de récupération d’eau de pluie, etc. pour couvrir les besoins en énergie. De même, l’utilisation d’appareils électroménagers de la classe A+++ est fortement conseillée. Cela permet d’alléger la consommation globale de la maison. Rendez-vous sur le site de PassivHaus pour aller plus loin.
Des matériaux choisis avec minutie
Bien que les normes concernant les maisons passives ne soient pas encore précisées, le choix des matériaux écologiques coule de source quand on en construit une. Certains matériaux sont plus dans l’esprit de construction écoresponsable. On recommande, généralement, une façade et une ossature en bois, de préférence du bois français provenant de forêts avec une gestion durable. Afin de renforcer l’isolation, il est possible d’utiliser des blocs de coffrage isolants, de la terre cuite et des briques. Les matériaux tels que le béton écologique, fabriqué avec du chanvre et de la chaux, gagnent également à être connus. Dans tous les cas, l’enjeu est de sélectionner des matériaux durables (cycle de production court et local), écologiques en termes de performance énergétique et recyclables.
Par ailleurs, l’ossature d’une maison est toujours continue, là où celle d’un habitat classique ne l’est pas au niveau des murs de séparation et des étages. Cela cause un problème de pont thermique, expliquant les différences de température dans les pièces d’une maison classique. En clair, la maison passive est bâtie de manière à éviter ce phénomène afin de maintenir la température au même niveau dans chaque pièce en été comme en hiver.
Une excellente qualité d’isolation thermique
Une maison passive doit être équipée d’une isolation thermique de très haute qualité. Pour cela, l’épaisseur conseillée est de 20 à 50 cm pour les isolants : à partir de 20 cm pour le sol, entre 30 à 50 cm pour les murs et au moins 40 cm pour la toiture. Grâce à l’ossature en bois, il est possible d’incorporer ce dernier dans les murs. Il faut doubler l’ossature en bois au niveau des fenêtres pour pouvoir aussi y placer un isolant.
Il faut aussi savoir qu’une maison requiert un vitrage triple. Les deux parois du vitrage, habituellement séparées par un espace vide, seront cette fois rempli avec du gaz rare peu émissif afin de limiter les déperditions de chaleur d’un côté (extérieur) comme de l’autre (intérieur). Cela permet de préserver le confort dans la maison en toute saison. En outre, on installe un VMC à double flux pour renouveler l’air et réchauffer l’air entrant. On recouvre aussi les isolants avec des adhésifs et des membranes pour garantir une étanchéité à l’air.