Parmi les normes régissant la construction neuve figurent les normes parasismiques. À l’instar des autres pays du continent, la France n’est effectivement pas à l’abri des risques sismiques. Même si ce risque est peu élevé, le danger est bien là. La réglementation sismique vise à protéger les bâtis, mais aussi à préserver la vie humaine face à ce danger. En principe, toutes les constructions doivent respecter la réglementation parasismique Eurocode 8. Mais qu’en est-il réellement ?
Normes parasismiques dans la construction neuve : quels objectifs ?
Un séisme est un phénomène naturel qui peut survenir à tout moment et partout. Il peut engendrer d’énormes dégâts, non seulement sur les bâtiments, mais aussi au niveau des équipements. Il expose ainsi la population à des risques meurtriers. Cependant, on classe le territoire français en 5 zones de sismicité (de 1 à 5), la 5 étant celle où le risque de séisme est le plus élevé. On les distingue comme suit :
- Zone 1 : à très faible risque
- Zone 2 : à faible risque
- Zone 3 : à risque modéré
- Zone 4 : à risque moyen
- Zone 5 : à fort risque
D’abord, les normes parasismiques ont pour but de garantir la qualité structurelle d’un bâti afin de protéger la vie humaine et les biens en cas de secousses sismiques. Même s’il subit des dégâts, sa construction est telle qu’elle évite tout effondrement partiel ou total sur ses occupants. Cette réglementation permet donc de construire des bâtiments et des biens capables de résister au tremblement de terre. Ensuite, ces normes présentent aussi un enjeu économique. Elles vont notamment limiter les dégâts et les dommages et par conséquent, les pertes économiques.
Quelles sont les différentes normes parasismiques en vigueur ?
Les normes parasismiques englobent toutes les règles construction destinées à minimiser les conséquences d’un séisme sur une construction neuve. Elles sont définies par le Code de l’Environnement, par le Code de la Construction et de l’Habitat et par différents arrêtés et décrets. Depuis les révisions du 22 octobre 2010, modifiées en 2011 puis en 2014, elles renvoient aux règles de l’Eurocode 8, une réglementation commune aux pays européens. Elle définit le calcul des normes selon l’entente entre les pays.
L’Eurocode 8 prescrit le respect des normes NF EN 1998-1, NF EN 1998-3 et NF EN 1998-5 sur toute construction de bâtiment neuf ou modification importante de bâtiment ancien. Il peut entre autres être complété par le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) selon les localités. Leurs principes tournent autour de plusieurs grands axes :
- Le choix de l’implantation ou du terrain de construction.
- L’architecture : dimensions, ouvertures, matériaux, etc. adaptés.
- La qualité de construction (à confier à un constructeur spécialisé dans le parasismique).
- Le respect des normes de construction en vigueur.
- Le contrôle technique et la maintenance réguliers des bâtiments.
Par contre, le niveau d’exigence ne sera pas le même selon le type de bâtiment, pouvant être à risque normal ou à risque spécial, et selon la localisation géographique ou zonage sismique (zone 1, 2, 3, 4 ou 5). Par ailleurs, il peut y avoir une exception concernant les maisons individuelles simples. Le recours aux règles simplifiées de la Construction Parasismique des Maisons Individuelles (PS-MI) reste possible dans certains projets.
Règles de conception et de construction parasismiques : quelles applications ?
Les normes parasismiques de l’Eurocode 8 s’appliquent à toutes les constructions neuves depuis le 1er mai 2011. On les classe en deux grandes catégories. La première regroupe les bâtiments dits à risque spécial. La seconde catégorie réunit les bâtiments dits à risque normal.
Bâtiment à risque spécial
Les bâtiments à risque spécial sont les bâtiments susceptibles d’engendrer des dommages graves dans toute la région qui l’entoure en cas de séisme. Ils présentent un vrai danger pour toute une communauté. Ce sont les installations nucléaires, les ouvrages industriels, les barrages, certains types d’usines sensibles et de ponts.
Bâtiment à risque normal
Sont considérés comme des bâtiments à risques normales les maisons individuelles, les immeubles (logement collectif), les bâtiments de services publics (écoles, hôpitaux, etc.), les garages et les entrepôts où il n’y pas d’activités humaines. En cas de tremblement de terre, les occupants et le voisinage immédiat du bâtiment sont les seuls à être mis en danger.
Les règles parasismiques exigent que la structure extérieure et intérieure des bâtiments à risque normal résiste aux secousses en cas de séisme. Les éléments non structuraux, en l’occurrence les cheminées, les revêtements de façades, les faux plafonds, les cloisons, etc. doivent également avoir un dimensionnement au séisme, et ce, pour prévenir les risques de blessures ou de blocage pour les occupants lors de l’évacuation. En ce sens, il faut se référer au « Dimensionnement parasismique des éléments non structuraux du cadre bâti ».
Cas des bâtiments existants
Les règles parasismiques entrent également en application lorsqu’on effectue de grands travaux qui modifient la structure d’un bâtiment existant. De telles interventions peuvent, en effet, fragiliser le bâti face à un séisme. En revanche, les normes ne s’appliquent pas si on ajoute ou remplace simplement des éléments non structuraux sans qu’il y ait des risques de sécurité pour les occupants.
Ce qu’il faut retenir c’est que le niveau d’exigence en matière de normes parasismiques repose principalement sur le type de bâtiment et le zonage sismique. Certains bâtiments doivent, par exemple, se conformer à des règles strictes et faire l’objet d’un contrôle technique poussé alors que d’autres non. Ce contrôle a notamment lieu au cours de la construction et à la fin des travaux.