En France, le marché de l’énergie est divisé en deux réseaux différents : l’électricité et le gaz vert. Produit à partir de déchets et de biomasse valorisés, le gaz vert est connu comme étant un levier de la transition énergétique. Mais selon les rumeurs, cette source d’énergie sera exclue de la RE2020. Or, le président de Coénove, Bernard Aulagne, affirme que ce serait une erreur. Il a fait part de son avis sur le sujet en évoquant l’utilité et les bienfaits du gaz vert pour répondre aux efforts d’efficacité énergétique, de rénovation et de la recherche de l’atteinte de la neutralité en carbone.
État des lieux du marché du gaz en France
Selon B. Aulagne la part du gaz dans les réseaux d’énergie se situe de 15 à 17%. Présent dans tous les secteurs, il joue un rôle très important dans la satisfaction des usages thermiques.
Après une étude menée par Coénove les résultats nous affirment que notre dépendance sur le gaz est importante. Nous avons également constaté que l’électricité ne satisfait pas la totalité des besoins en puissance surtout en période de pointe. Il n’offre que 30% des besoins en puissance, alors que le gaz peut couvrir jusqu’à 45%. Nous pourrions en déduire l’importance du gaz et les impacts négatifs sur le secteur du bâtiment si on se passe de cette énergie.
Alors, pour relever le défi de la transition, à l’horizon 2050 la filière gaz a l’objectif de réduire sa consommation par 2 en passant de 460 TWh à 250 TWh environ. Même si nous en sommes encore très loin avec seulement 1% de consommation actuellement, nous restons optimistes face à l’objectif principal : 100% du gaz consommé en 2050 sera renouvelable.
Dans quelle mesure le biogaz doit compléter le gaz naturel dans la transition énergétique?
En espérons pouvoir compter sur le gaz vert dans les années à venir, nous pouvons estimer que 30% des besoins seront assurés par le biogaz issu de la méthanisation, 40% par des gaz de synthèse – syngas – issus de la pyrogazéification et de la gazéification hydrothermale et 30% par l’hydrogène, produit par électrolyse.
De plus, si nous nous référons à la PPE il faudra rapidement développer le gaz renouvelable. Selon le premier jalon, le gaz renouvelable représente 10% de la consommation de gaz d’ici 2030.
La RE2020 chasse le chauffage au gaz : qu’est-ce que cela implique pour le gaz vert ?
Le développement des gaz est un essor incontestable. Nous sommes confrontés à deux obstacles qui sont expliqués par la volonté partisane d’électrification massive des usages de la part de l’administration, au détriment du gaz.
Les estimations de l’Ademe dans le rapport intitulé «?un mix de gaz 100% renouvelable en 2050???» nous disent qu’il n’y a pas assez de gaz verts pour faire face à la demande. Avec les subventions données aux énergies renouvelables électriques, impossible de répliquer les erreurs du passé avec le biogaz.
Mais avec le dynamisme de cette filière, des ouvertures sont apparues, car les derniers ajustements de la RE2020 devraient permettre d’introduire des technologies et systèmes hybrides dans le collectif neuf.
Gaz vert : quelles perspectives ?
Étant donné que le gaz vert est une énergie progressivement renouvelable, il a bien sa place dans les logements neufs, car il répond parfaitement aux efforts d’efficacité énergétique, de rénovation et à la recherche de l’atteinte de la neutralité carbone. De plus, il répond à des enjeux agricoles et territoriaux.
Alors, pour être à l’image des électricités vertes, nous devons répondre à la question de la traçabilité du gaz vert dans les logements. Pour ce faire, nous avons mis en place des certificats verts qui attesteront de l’origine du gaz et un projet en cours : le Méthaneuf, qui consiste à faire le lien entre la construction neuve et la filière biométhane en allégeant le bilan carbone des bâtiments alimentés au gaz grâce au préfinancement de production de biométhane. Ce projet a pour but de préfinancer la production de biométhane correspondant à 30 % ou 50 % de la consommation de chauffage et d’eau chaude d’un logement neuf pendant 15 ans.