Le prêt à taux zéro (PTZ) est, rappelons-le, destiné à favoriser l’accession à la propriété pour les ménages les plus modestes. À compter du 1er avril 2025, cette aide est élargie à tous les logements neufs (collectifs ou individuels) sur l’ensemble du territoire français jusqu’au 31 décembre 2027. Ces modifications sont applicables en vertu de l’article 90 de la loi de finances pour 2025 et du décret n° 2025 — 299 du 29 mars 2025. De plus, le cumul du PTZ est désormais autorisé avec MaPrimeRénov’ pour financer des rénovations lourdes.
Le contexte d’attribution du prêt à taux zéro
Le prêt à taux zéro (PTZ) est un prêt immobilier pouvant être contracté pour financer l’achat ou la construction d’un premier logement neuf au titre de la résidence principale. Un ménage qui n’a pas été propriétaire de sa résidence principale durant les deux dernières années est à nouveau éligible. Sans frais de dossier ni intérêts, ce prêt ne permet pas à lui seul l’acquisition d’un logement et doit être associé à un prêt immobilier principal avec éventuellement un apport personnel du primo-accédant.
Le PTZ peut désormais aussi être accordé pour l’achat d’un logement ancien à condition de réaliser un budget de travaux à hauteur d’un tiers du prix d’acquisition. Toutefois, il reste surtout intéressant lors de la construction d’une maison neuve. Pour plus d’informations, renseignez‑vous auprès de votre constructeur de maisons.
Pour y être éligible, l’emprunteur ne doit pas dépasser un certain plafond de revenus qui varie selon la zone et la composition du foyer. Le revenu fiscal de référence N‑2 est utilisé. Par exemple, la limite pour une personne seule est de 49 000 € en zone A/A bis (Paris) tandis qu’elle est de 28 500 € en C (zones rurales).
Tableau 1 : Plafonds de ressources à ne pas dépasser selon la taille du foyer (revenu fiscal de référence N-2)
Nombre d’occupants | Zone A/A bis | Zone B1 | Zone B2 | Zone C |
1 | 49 000 € | 34 500 € | 31 500 € | 28 500 € |
2 | 73 500 € | 51 750 € | 47 250 € | 42 750 € |
3 | 88 200 € | 62 100 € | 56 700 € | 51 300 € |
4 | 102 900 € | 72 450 € | 66 150 € | 59 850 € |
5 | 117 600 € | 82 800 € | 75 600 € | 68 400 € |
6 | 132 300 € | 93 150 € | 85 050 € | 76 950 € |
7 | 147 000 € | 103 500 € | 94 500 € | 85 500 € |
≥ 8 | 161 700 € | 113 850 € | 103 950 € | 94 050 € |
Source : article D31-10-3-1 du code la construction
Seuls les établissements de crédit conventionnés par l’État peuvent accorder un PTZ. La demande se fait directement auprès de la banque choisie, sans obligation d’attribution.
Plafond de l’opération retenue
Le plafond de l’opération retenue est le montant maximal du coût total qui peut être pris en compte pour le calcul du PTZ. Tout projet dont le coût excède ce plafond ne sera financé à taux zéro que jusqu’à ce montant réglementaire.
Ces plafonds varient selon :
- La zone géographique (A, B1, B2, C)
- Le nombre de personnes destinées à occuper le logement
Tableau 2 : Coût maximal pris en compte
Nombre d’occupants | Zone A | Zone B1 | Zone B2 | Zone C |
1 | 150 000 € | 135 000 € | 110 000 € | 100 000 € |
2 | 225 000 € | 202 500 € | 165 000 € | 150 000 € |
3 | 270 000 € | 243 000 € | 198 000 € | 180 000 € |
4 | 315 000 € | 283 500 € | 231 000 € | 210 000 € |
≥ 5 | 360 000 € | 324 000 € | 264 000 € | 240 000 € |
Source : Code de la construction et de l’habitation, articles L31‑10‑8 à L31‑10‑10
Quotité applicable
La quotité représente la part du coût de l’opération que l’État finance intégralement (0 % d’intérêt). Elle est fixée en fonction de vos ressources. Plus vos revenus sont modestes, plus la quotité est élevée.
Tableau 3 : quotité du coût total de l’opération
Tranche de ressources | Quotité (ancien) | Quotité (maison neuve) |
1 | 50 % | 30 % |
2 | 40 % | 20 % |
3 | 40 % | 20 % |
4 | 20 % | 10 % |
Source : article D31‑10‑9 du code de la construction et de l’habitation
Montant maximum du PTZ
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) finance une partie du coût de l’opération immobilière, selon la formule : PTZ max = Plafond de l’opération retenue × Quotité.
Tableau 4 : exemples de modalités de remboursement du PTZ selon la zone
Zone | Plafond (≥ 5 pers.) | Quotité (%) | PTZ max (€) |
A | 360 000 € | 50 % | 180 000 € |
B1 | 324 000 € | 40 % | 129 600 € |
B2 | 264 000 € | 40 % | 105 600 € |
C | 240 000 € | 20 % | 48 000 € |
Article de référence : Code de la construction et de l’habitation, article L31‑10‑8
Modalités de remboursement du PTZ
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) vous permet d’acheter votre premier logement sans payer d’intérêts. Pour alléger vos mensualités, il comporte deux phases :
- Période de différé : vous ne remboursez pas le capital, seules les garanties du prêt sont actives.
- Phase de remboursement actif : vous commencez à rembourser le capital par mensualités fixes.
Durée totale du prêt additionne le différé et du remboursement actif (jamais plus de 25 ans).
Tableau 5 : Modalités de différé et de remboursement actif du PTZ selon la tranche de revenus
Tranche de revenus | Différé (sans remboursement du capital) | Remboursement actif | Durée totale |
Tranche 1 (les plus modestes) | 10 ans | 15 ans | 25 ans |
Tranche 2 | 8 ans | 12 ans | 20 ans |
Tranche 3 | 2 ans | 13 ans | 15 ans |
Tranche 4 (les plus aisés) | — (pas de différé) | 10 ans | 10 ans |
Source : Service‑public.fr
Les ressources du foyer déterminent la longueur des phases. Moins elles sont élevées, plus le différé et la période de remboursement s’étendent (et inversement).
Neuf : quels logements financer avec le PTZ ?
Dans le neuf, le PTZ couvre : VEFA (vente sur plans), achat d’un logement neuf jamais habité, construction d’une maison individuelle (terrain inclus), transformation de bureaux ou commerces en logements et réhabilitation lourde pour première occupation.
PTZ et nouvelles façons d’acheter
Ce prêt est aussi accordé lors de l’acquisition des droits réels immobiliers dans le cadre d’un bail réel solidaire. L’acheteur finance la construction et verse un loyer sur le terrain, ce qui réduit le coût global et facilite l’accession des ménages modestes.
Aides au logement et différés de remboursement
Pour les prêts concernant un achat, une construction ou des améliorations ainsi que les contrats de location-accession, des aides au logement peuvent être accordées en fonction des revenus. Même si les aides ne peuvent pas être octroyées au début du remboursement des prêts, elles peuvent être données plus tard si les revenus baissent de plus de 30 %, par rapport à la période de début de prêt. Ainsi, l’emprunteur pourra continuer à rembourser ses prêts même après un décès, un divorce ou une perte d’emploi.
Des différés de remboursement peuvent aussi venir aider l’emprunteur à faire face à des baisses ou des pertes de revenus (voir Tableau 5).