Les crédits immobiliers de plus de 20 ans, faisant partie des formules les plus populaires auprès des emprunteurs, ont des taux qui ne cessent d’augmenter chaque mois. Bien que l’année 2021 s’est terminée avec des taux d’intérêt bas, souvent en dessous de 1 %, et des conditions d’emprunt très favorables, 2022 se fait plutôt remarquer l’exclusion de plus en plus de dossiers. Comment expliquer ce phénomène ? C’est ce que nous allons découvrir maintenant.
CRÉDITS IMMOBILIERS : des montants autour de 2 % pour les couples gagnants moins de 4?000 €
Pour trouver des taux de crédit aux alentours de 2 %, il faut revenir vers l’année 2016. Par exemple, d’après les chiffres recueillis en juillet de cette année-là, le taux moyen sur 20 ans pouvait se négocier à 1,70 % et le taux moyen sur 25 ans tournait autour de 2,03 %, en ce qui concerne l’inflation, son taux de croissance sur l’année était estimé à 0,2 %, contre 0 % en 2015 et 1 % en 2017.
Après 6 ans, cette fois encore, les ménages font face à une hausse des taux d’intérêt et à une inflation rapide. D’après le « Barème des taux d’intérêt immobiliers moyens en juin 2022 » publié par la Centrale de Financement, nous empruntons dorénavant à 1,14 % en 10 ans, 1,45 % en 20 ans et 1,64 % en 25 ans.
Même si l’augmentation des taux d’intérêt sur l’ensemble des durées en mois de juin 2022 a été plutôt stable, elle affiche toujours une augmentation de 0,06 point en 25 ans. De plus, ces barèmes officiels paraissent généralement très loin de la réalité.
Crédits immobiliers : hausse importante qui pourrait se prolonger et même s’accentuer dans les mois à venir
Avec une inflation actuellement supérieure à 5 %, l’OAT (c’est-à-dire le taux d’emprunt de l’État) à 10 ans se retrouve désormais fixée à 1,8 %, contre 0,4 % en mois de mars 2022. Cela peut élucider en partie l’augmentation des taux des crédits immobiliers, alors que les banques sont pour leur part obligées d’augmenter leurs marges bénéficiaires.
De plus, cette tendance devrait se prolonger et même s’accentuer dans les mois à venir. Voilà pourquoi la Banque centrale européenne (BCE) a déjà prévu de relever son taux directeur en juillet afin de s’ajuster à l’environnement économique. Cela risque de pénaliser davantage beaucoup plus d’emprunteurs.
Le taux de l’usure est établi par la Banque de France au début de chaque trimestre pour chaque catégorie de crédit, à savoir 10 ans, 20 ans, fixe, variable, relais, etc. Le problème réside dans le fait que le calcul du taux de l’usure est basé sur le taux d’intérêt que la banque a mis en place au cours des trois premiers mois. De cette manière, un écart s’observe entre le taux actuel et ce taux plafond.
Les banques établissent leurs taux d’intérêt en additionnant 100 points de base au taux de l’OAT 10 ans. Le souci dans ce calcul est que cela revient à offrir aux ménages français un taux d’intérêt proche de 2,8 %, ce qui est supérieur au taux de l’usure de 2,4 % actuellement interdit par la Loi. En prenant en considération la situation actuelle, différentes banques se sont déclarées prêtes à émettre moins de crédits immobiliers.