La RE2020, la nouvelle règlementation environnementale des bâtiments neufs qui doit remplacer la R2012 a fait l’objet de nouveaux ajustements. Si son application était prévue pour le 1er juillet 2021, elle a été reportée en 2022 à la demande des professionnels du secteur. Ces derniers ont finalement obtenu gain de cause après avoir revendiqué l’assouplissement des exigences sur le carbone et demandé des délais supplémentaires. Au vu de la situation de crise sanitaire actuelle, le Gouvernement a procédé à de nouvelles mises à jour sur la RE2020. Nous vous apportons toutes les précisions.
Un sursis de 6 mois pour appréhender les nouvelles exigences
La RE2020 et ses contraintes ont été présentées aux acteurs œuvrant dans le secteur du bâtiment début 2020. Elle exige notamment des réductions progressives en termes de consommations énergétiques et d’émissions de GES (gaz à effet de serre). Son objectif est de réduire à -15 % le contenu carbone en 2024, à -25 % en 2027, et à -30 à 40 % en 2030.
Le niveau d’exigences et le contexte sont tels qu’ils ont provoqué de vives réactions. Il est tout bonnement très difficile pour le secteur de s’adapter à ces contraintes maintenant sur les logements neufs : collectifs, individuelles ou bâtiments du tertiaire. Le gouvernement a entendu les protestations et décidé de remettre l’entrée en vigueur de la RE2020 de 6 mois, soit au 1er janvier 2022. Le secteur dispose donc de ce sursis pour appréhender et se préparer aux changements. Ce délai entraine aussi un décalage d’un an au niveau des objectifs 2024, 2027 et 2030.
Des révisions sur le gaz et le calcul du bilan carbone
Quelles autres révisions apportent la nouvelle copie de la RE2020 en 2021 ?
Le chauffage au gaz est banni à quelques exceptions près jusqu’en 2023
La RE2020 vise l’abolissement du chauffage au gaz, à commencer par les logements individuels neufs. Avec ces ajustements, les contraintes restent les mêmes, exception faite des lotissements comprenant une desserte au gaz avec un permis d’aménager. Le permis de construire pour des maisons individuelles leur seront accordés jusqu’en 2023.
Les fondations et les parkings n’entrent pas en compte dans le bilan carbone
Les fondations et les parkings sont les aménagements exigés dans certains cas par le Plan local d’urbanisme ou PLU ou indispensables en raison des risques géotechniques du lieu d’implantation. Or, ces fondations pèsent lourd dans l’empreinte carbone de la construction. Elles ne seront finalement pas prises en compte dans le bilan carbone selon la nouvelle version de la RE2020.
Les mesures sont encore susceptibles de changement
Si le gouvernement estime un surcoût de 5 % dans le secteur construction, la Fédération Française du Bâtiment, elle, évalue qu’il peut aller de 6 à 16 % selon les postes. La grande question concerne la rentabilité de ces coûts, surtout vis-à-vis des logements sociaux. Un observatoire sera mis en place pour surveiller les impacts de la nouvelle RE2020 et apporter d’autres ajustements s’il le faut.