L’année 2021 a déjà mal commencé pour les constructeurs de logement neuf à l’annonce de l’augmentation des prix de l’acier. Les fournisseurs ont justifié cette hausse par le manque d’approvisionnement et la diminution des stocks depuis le premier épisode du confinement. Quelques mois plus tard, la situation ne s’est pas améliorée, toutes les matières premières sont en pénurie, notamment le bois, le verre, l’acier, les isolants et les puces électroniques destinées aux installations domotiques. Cette pénurie ne touche pas que la France, elle est à l’échelle mondiale. Résultat : les fournisseurs ne parviennent pas à refaire leurs stocks et les prix s’envolent. On constate une flambée de l’ordre de 15 à 25 %, par exemple, sur les prix du polyuréthane et de 20 à 30 % sur ceux de la laine de bois…
Le Covid19 et l’arrêt des activités dans le secteur du bâtiment au cours de la crise sanitaire n’expliquent pas à eux seuls la pénurie de matériaux qui survient dans le monde à l’heure actuelle. Il y a aussi le fait que l’Europe exporte du bois vers les États-Unis depuis un moment. Lorsque l’ex-président américain Donald Trump a augmenté les taxes du bois canadien, les entreprises américaines ont choisi de se fournir sur le marché européen, quitte à acheter plus cher. Ce sont elles qui acquièrent les stocks de l’Autriche et de l’Allemagne tout simplement en y mettant le prix.
De l’autre côté, la filière bois en France peine à couvrir les besoins à cause de la sécheresse. D’autant que les demandes explosent, le bois étant conforme aux exigences écologiques bas carbone stipulées dans la RE2020, dont l’entrée en vigueur est désormais repoussée en 2022.